- YASUDA
- YASUDAYASUDAC’est en vain qu’on peut chercher le nom de Yasuda parmi les grands groupes japonais (keiretsu ) de l’après-guerre, et c’est peut-être dû à sa spécificité de groupe capitaliste purement financier. En effet, si les autres grands zaibatsu d’avant guerre représentaient un capitalisme industriel à tendance financière, Yasuda, lui, ne s’est pas attaché à développer ses participations de manière aussi étendue et a été contraint de renaître sous un autre nom.C’est en 1866 que Yasuda Zenjir 拏 fonde à Edo (le futur T 拏ky 拏) le magasin Yasuda (Yasuda Sh 拏ten) spécialisé dans le change et les opérations de spéculation et d’investissement. Ayant acquis entre-temps le contrôle de quelques banques locales, il fonde la banque mixte Yasuda par absorption de Yasuda Sh 拏ten; le capital s’élève à 2 millions de yen et les actions en sont détenues par l’ensemble de la famille Yasuda. La Banque Yasuda sera le dépositaire et le bailleur de fonds de tous les ministères du jeune gouvernement Meiji. Cette banque Yasuda s’associe avec un certain nombre de banques locales (la 41e banque du département de Tochigi, la 17e banque de Fukuoka, par exemple) pour finalement s’établir en 1911 en tant que Banque Yasuda, au capital de 10 millions de yen. Parallèlement est créée en 1912 la Société préservatrice Yasuda à responsabilité illimitée, au capital de 10 millions de yen, destinée à assurer la prospérité des capitaux de la famille Yasuda: c’est ce dernier maillon du groupe qui, agissant à la manière d’une société holding, déterminera la constitution du groupe Yasuda en zaibatsu. Favorisé par la convergence de ses idées avec la politique gouvernementale de concentration bancaire, Yasuda étend peu à peu son empire sur le monde des finances japonaises et, profitant de chaque loi, tisse son réseau de succursales bancaires, qui dépassera les deux cent vingt succursales, tout en absorbant plus de vingt banques importantes (dont la Nippon Ch ya, Daisan Gink 拏, Sh 拏wa Gink 拏, etc.) dans la période de l’avant-guerre. En 1945, après la défaite, la Société préservatrice Yasuda proclame volontairement sa dissolution, et toute la famille Yasuda se retire; frappée par la loi sur la réorganisation financière de 1946, la Banque Yasuda se voit contrainte de réduire son capital à 17 millions de yen, pour renaître en 1948 sous le nouveau nom de Banque Fuji avec le capital de 1 350 millions de yen. Et c’est alors que l’on assistera à un nouveau type de renaissance: en 1955, la société Marubeni fusionne avec la chaîne de grands magasins Takashimaya Iida, ce qui marque la naissance de la grande société commerciale Marubeni-Iida au capital de 1 600 millions de yen; cette société deviendra l’un des principaux correspondants de la Banque Fuji. C’est le vrai point de départ de la reconstitution du groupe, qui, changeant de nom, deviendra le groupe Fuy 拏 en 1964; le noyau en est cette fois une banque, la Banque Fuji, qui est devenue en 1945 la première banque de dépôt du Japon. Ce groupe Fuy 拏 conserve la particularité de ne rassembler que les principaux correspondants de la Banque Fuji, qui n’ont bien souvent aucun lien entre eux, sinon sous la forme d’échanges d’informations. C’est ainsi qu’en 1956, lorsque se fait jour la nécessité d’une coopération pour les investissements dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie atomique, le groupe de la Banque Fuji unit ses efforts au groupe de la Banque Sanwa pour regrouper leurs expériences communes dans une conférence conjointe. En 1960, les six principaux clients de la Banque Fuji décident de créer la Société de mise en valeur Fuy 拏, au capital de 1 milliard de yen; la Fuy 拏 Kaihatsu comptera bientôt treize sociétés, avec lesquelles les directeurs des services de planification entretiennent des rapports étroits. Quatre ans plus tard, le groupe de discussion Fuy 拏 sera organisé avec vingt-cinq présidents-directeurs généraux et s’élargira bientôt en club Fuy 拏. Les représentants des sociétés membres se réunissent le dernier lundi de chaque mois pour un déjeuner à la Banque Fuji; le but des rencontres est l’échange d’informations, mais le processus de croisement de participations est déjà largement entamé.Les réalisations récentes du groupe vont se tourner vers la création en commun de sociétés aux activités variées: services aériens, entreprises de leasing, mise en valeur de l’océan, centre d’étude et d’informations, habitat et urbanisme, recherche pétrolière. La banque Fuji partage avec la banque Dai-Ichi Kangyo le premier rang au palmarès des banques japonaises, et donc mondiales.
Encyclopédie Universelle. 2012.